|
annihilator
25/06/2010 14:43
Si vous avez la peau sèche ou décharné, que vous pensez avoir besoin d'un toilettage et d'une amélioration de votre fond de teint, n'appelez surtout pas "Annihilator". Vous le regretterez certainement. Les membres de cette sombre corporation oeuvrent depuis aujourd'hui 20 ans passés dans le ravalement de façade, façon massacre à la troncheneuse. Il faut dire que le visage d'Alice apparu en 1989, date de la première entrée en matière de notre "Metallica" canadien, a beaucoup changé. Elle aurait aujourd'hui plus intérêt à faire venir un exorciste plutôt qu'un pédopsychiatre. Les membres d'"Annihilator" ont beaucoup joué avec les sortilèges durant 20 longues années et ça se voit depuis. La troupe emmenée par Jeff Waters, compositeur et guitariste de génie, 3 ans après une ambitieuse galette au nom de "Metal", explorant les méandres tortueux du thrash technique en compagnie de nombreux invités prestigieux triés sur le volet, nous remet ça avec un album assez surprenant, qui fait machine arrière musicalement, revenant aux valeurs et à l'esprit identitaire du thrash Metal années 80-90. C'est une sorte de retour aux sources, ayant pris le nom symbolique du groupe, "Annihilator". On prend toute la mesure de l'album dès le commencement avec "The Trend". Le rythme aiguisé à l'entame monte en puissance par échelon successif, tout en finesse, rapide et équilibré donnant une place de choix à chaque instrument. On remarque quelques changements d'ambiance par l'influence des guitares et de la batterie, pour pimenté la piste. On assiste alors à de véritables prouesses guitaristiques dignes des plus grands guitar heroes. Le chant arrive tel un cheveu dans la soupe à la 2ème minute dans une atmosphère plus angoissante qu'au début, plus thrash. Dave Padden adopte un chant scandé, presque vociféré, bien fidèle au thrash classique et explosif. Seul une brève partie instrumental en lien avec l'entame va calmer cette ambiance surchauffé, qui prendra réellement ses marques sur les titres suivants "Coward" et "Ambush" où les instrument sont pris d'une fièvre frénétique et s'expriment tels des enragés. La batterie martèle dans un tempo ininterrompu. Les guitares sont jouées à pleine vitesse, à bâton rompu. Cette intensité musicale est également maintenue par le chant par à coup offensif, agissant ainsi avec plus d'impact. Celà est parfois tempéré par des percées de guitare mélodique sortant brièvement du chaos. C'est une musique prenant à la gorge, tout en puissance et en maîtrise, conforme à un thrash Metal de l'âge d'or, des années 80 et 90. Ce type de prestation rapide et diablement emballé se retrouvera de manière un peu gentille sur le titre "The Other Side". Le percutant "Death on Your Eyes" s'en rapproche, mais dans une tonalité plus poussive, lâchée par une guitare apportant plus de sensibilité et d'harmonie au sein de cet ensemble rigide. Quant aux autres titres, on n'est pas non plus en reste. Ce sont plus des explorations dans des territoires inconnus. Si sur les titres déjà cités en haut, "Annilator" roulait à fond la caisse sur des autoroutes tous phares allumés, là les phares sont éteints et il faut naviguer avec prudence.
| |